Pourquoi les rentes des femmes sont trop basses
À l’âge de la retraite, les femmes touchent un tiers de moins de rentes que les hommes. Cet écart est le reflet des inégalités tout au long du parcours professionnel. Les femmes interrompent plus souvent leur activité et travaillent plus souvent à temps partiel, la plupart du temps afin d’assumer des tâches au sein de la famille et du foyer. Les inégalités salariales aggravent encore ce problème. Pour toutes ces raisons, les rentes des femmes sont scandaleusement basses.
Le 1er pilier : pour les femmes, la principale protection dans la vieillesse
Bien sûr, les femmes peuvent compter sur l’AVS : après la première grève des femmes en 1991, des mesures importantes ont été introduites pour promouvoir l’égalité avec les bonifications pour tâches éducatives et d’assistance. Elles réduisent les effets des inégalités salariales et tirent un peu à la hausse le montant des rentes pour les femmes. C’est pour cette raison que les rentes AVS des femmes et des hommes sont aujourd’hui à un niveau à peu près identique. Mais la rente AVS mensuelle maximum est de 2390 francs par mois. Contrairement à ce que prévoit la Constitution depuis un demi-siècle, personne ne peut couvrir ses besoins vitaux avec l’AVS !
Grâce à la 13e rente AVS, le déficit de rente des mères diminuera jusqu’à 4 % à partir de 2026.
La LPP, maigre complément
Pour de nombreuses femmes, la prévoyance professionnelle (LPP, aussi appelée 2e pilier) ne représente qu’un maigre complément à l’AVS. C’est surtout le cas pour celles qui prendront leur retraite ces prochaines années.
Ainsi, un tiers des femmes à la retraite ne perçoit actuellement aucune rente du 2e pilier. Et lorsque elles en touchent une, la prestation est en moyenne de moitié inférieure à celle des hommes. Une femme sur deux qui a pris sa retraite en 2018 touche une rente LPP de moins de 1165 francs par mois. Dans les professions typiquement féminines, des rentes de la prévoyance professionnelle de 500 à 800 francs par mois sont courantes. Cela ne permet pas de vivre !
Le grand problème des rentes de caisse de pension trop basses des femmes est que le travail de soins et d’éducation non rémunéré n’est pas reconnu dans le 2e pilier. Cela conduit à des réductions drastiques des rentes. Car contrairement à ce qui se passe dans l’AVS, le travail de care non rémunéré n’est ni reconnu comme travail ni compensé financièrement dans la caisse de pension.
Les discriminations se poursuivent à la retraite
La triste réalité est donc la suivante : près de 11 % de toutes les femmes doivent demander des prestations complémentaires directement au moment d’arriver à la retraite pour pouvoir boucler les fins de mois. En 2019, plus de 140 000 femmes touchaient des prestations complémentaires. Les femmes veuves et divorcées sont les plus concernées.
Pourtant, ce sont bien les femmes qui assument le plus souvent la double charge de s’occuper des enfants et des proches tout en travaillant. Et ce sont elles qui subissent davantage le sous-emploi que les hommes. À la retraite, elles continuent d’ailleurs à assurer la plus grande partie de la prise en charge des petits-enfants. Selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), un tiers des enfants de moins de 13 ans est gardé par les grands-parents. Ce travail – essentiel – coûterait 160 millions de francs par an s’il fallait le rémunérer.
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